Mon changement d'itinéraire devrait m'éloigner un peu de ces maudits champs labourés. Contourner par l'est l' Embalse d' Alarcon pour rejoindre Cuenca dans quatre ou cinq jours. Etape nécessaire, mon stock de bouffe s'épuisant peu à peu et mes vêtements dégageant une petite odeur. Samedi. Temps instable. Je prends soin de réserver un hôtel à Alarcon. Cher. Car touristique. Pour autant, je ne perds pas de vue de rejoindre Olmedilla et son camping. A 40 km. Une ligne droite de 15 km pour commencer la journée. Je m'occupe en pianotant sur le GPS. Joie. Je n'avais pas vu un petit chemin qui me ferait gagner 12 km et me permettrait d'atteindre le camping tranquillement. Va pour ça. A l'embranchement du raccourci, une voiture ralentit. Une femme à bord. J'aimerais me renseigner sur l'état du chemin, je lui fais signe. Regard interrogatif. Parler sans le son, pas évident. Je mime le moulinet (un peu old school) de la vitre qui descend. Elle, le gauche-droite du menton, pour un "non" très reconnaissable...Je me recule de cinq mètres pour lui prouver ma non-appartenance à la famille de Guy Georges, refais le moulinet. Elle passe la première puis la seconde. Madame a eu peur du barbu qui pue. Je prends quand même le chemin, ce qui s'avère être un bon choix. Un peu caillouteux mais amplement praticable. Et j'arrive tout droit au camping en même temps qu'un chaud soleil. Pour une nuit tranquille. Bercé par les bruits du dehors...

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