La marche est lancée. Mes habitudes nomades sont très vite revenues. Avancer vers le Nord, prendre le temps. Éviter la surchauffe en s'arrêtant régulièrement. Se déchausser. Filtrer l'eau, s'hydrater. Puis remettre un pied devant l'autre. Marcher seul est une transe. Marcher c'est avancer. Avancer, c'est progresser. On se soucie peu du but tant qu'on progresse. C'est en cela que la marche libère l'esprit qui se laisse au fur et à mesure des kilomètres magiquement féconder par la multiplication des pas. Encore 500m de dénivelé au programme de la journée. Le soleil est un grille-pain, le pain c'est moi, et le pain est blanc. Je troque tshirt contre chemise manches longues. Une chemise sans gluten. C'était limite. Je croise l'instit du village d'Arazen. Jeune. Heureux d'être content. On discute 5mn. Ce sera tout pour la journée. La bonne étoile du pélerin fait apparaître en fin de journée un petit plateau propice au bivouac. Je reconnais un thym sauvage à l'odeur camphrée. A côté, un romarin commence de fleurir. J'ai l'intitulé du menu de ce soir : Soupe chinoise aux herbes sauvages crémée à la Vache qui Rit... Et, comme à mon habitude, neuf heures de sommeil en prévision pour se réveiller tout neuf. La Terre est un hôtel, et je suis en pension complète.

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