Mieux vaut passer la nuit sous un évier que sous un déluge. Et c'est le coeur léger que je m'en vais rendre les clés des sanitaires à la mairie, content d'avoir échappé aux huit heures de pluie que nous a offert la nuit... Faire de la marche son unique moyen de locomotion, se contraindre à avancer. Pour ne pas oublier " La Grandeur du Peu ". Et la magie opère à chaque fois. Que ce soit quelques jours ou quelques mois. En France ou au Maroc. Au printemps ou en automne. Un simple abri se transforme en une villa du Cap d'Antibes. Une brève éclaircie devient une semaine de vacances sous les cocotiers. Une porte qui s'ouvre vers un café chaud : la Garden Party de l'Elysée. La multiplication des pas favorise également le drainage cérébral. Les mauvaises pensées préfèrent l'immobilité et semblent ne pas pouvoir suivre le rythme de la randonnée. Alors, les hémisphères nettoyés, on peut se laisser aller à de douces rêveries mais aussi de saines et profondes réflexions. Les idées pleuvent, certaines germeront peut être tandis que d'autres se verront stérilisées par la beauté de l'impossible. Luzy en ligne de mire, la météo s'améliore et autorise maintenant le tombé de capuche et la mise à l'air du nez. Confort et réconfort m'attendent là-bas. A l'heure du café, le Bar de l'Eglise est encore plein. Je siffle une bière, récupère les clés de la chambre. Je fais subir un crash test au climatiseur inversé. Je lui demande 26°C. Il ne bronche pas et s'exécute docilement.

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