Chateau Chinon sera la dernière étape de mon pèlerinage automnal. Flux de sud, vent, pluie. Peu de possibilités de logement jusqu'à Avallon. Alors j'écourte sans regret. Quelques éclaircies aujourd'hui, la ballade est plus douce. L'homme, bien qu'étanche n'est pas fait pour la pluie. Sous nos latitudes, pluie rime le plus souvent avec froid. Et quand on marche, rester sec devient une priorité. Aujourd'hui les sentiers forestiers sont meurtris par les engins des exploitants. Les abondantes précipitations de ces derniers jours n'y ont rien arrangé. Le chemin est un champ de bataille et je dois passer en mode légionnaire, parfois même contraint de contourner par la forêt de peur de m'enfoncer de trop. S'en suivra en fin de journée une scène dont je ne me lasserai jamais. Le jeune réceptionniste de l'hôtel en costard, d'un classicisme désuet versus le pèlerin qui sort du bois, crotté de boue jusqu'aux rotules. Lui ne connaît sans doute pas les plaisirs du bivouac. De même que je ne porterai probablement jamais de cravate. Preuve que les mondes parallèles peuvent se croiser. Fin de la promenade, 120km de plus vers le Nord. Pas un grand pas pour l'humanité. Pas même un petit pas pour l'homme. Juste quelques centimètres sur une carte. Mais chuis content.

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