Prendre rendez vous à Gravenzande, non loin de Rotterdam, pour le 7 août aura été un petit défi et un moteur. Réserver un studio pour deux jours, une première pour moi, et un pari. Mais il y a aussi le côté rassurant de l’objectif à atteindre puisque mon logiciel interne n’est malheureusement pas encore formaté pour l’errance poétique, on ne se refait pas. Plus qu’une cinquantaine de kilomètres à faire en trois jours. Sprint intermédiaire, je décide de les faire en un jour et demi pour ménager un jour de repos à Maassluis, à 35 km de là où je me trouve. Je réserve l’hôtel et le paye comme on achète des carottes pour faire avancer son âne. Après une courte partie bucolique sur des routes de campagne, c’est très vite l’ambiance de Rotterdam qui se profile, un parfum d’Anvers pour moi. Du béton, des usines, des canaux, des cargos, des containers. Je mange les kilomètres plutôt sportivement jusqu’à Rozenburg où m’attend une courte liaison par bateau pour atteindre ma destination du jour. Mais c’est encore une fois en fin d’après-midi que les surprises arrivent et rarement les bonnes, jamais le matin… Le pont principal et donc l’accès direct au port est fermé pour travaux. L’analyse topographique sera aussi simple que douloureuse. Il faut contourner toute la ville par la zone industrielle pour rejoindre le prochain pont. Les deux kilomètres restants se transforment en dix dans un décor bien peu sexy. Je mange un peu, je sais aussi que c’est dans ces moments qu’un coup de mou survient. Je marche avec l’enthousiasme d’un emballeur de cartons. Heureusement, la machine sera sans faille et je ne perds pas de temps. 38km. Mon arrivée à Maassluis à la saveur d’une grande arrivée. Je me gâte en pensant à la suite.

Un ami, du beau temps, la mer, les dunes, avancer, sereinement.

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