Tetris à deux, Tetris des dieux. A 10h, la Carrossa est prête pour sa dernière session en binôme. Cap sur La Haye que je ne connais que pour son tribunal. Nous saluons la mer avant de prendre chemin, la piste cyclable qui suit le littoral derrière la dune. Les premiers pas nous mettent au parfum dunaire et nous commençons cette marche sous les meilleurs hospices. Au loin, la grande ville se profile déjà. Premiers grands ensembles d’immeubles d’abord, puis la ville moderne et son port de plaisance. Nous traverserons ensuite un quartier plus historique à la hauteur plus raisonnable. On s’y sent tout de suite moins petits et nous en profitons pour se rafraîchir d’un soda américain au goût inimitable. Le Parc Naturel s’ouvre à la sortie de la ville. Il y est bien sûr interdit de bivouaquer et c’est pourtant ce que nous comptons faire puisqu’il n’y a pas vraiment d’autres options et que nous sommes quand même des Français indisciplinés. En ligne de mire, la ferme de Meyendel d’où partent quelques chemins forestiers qui pourraient faire l’affaire. La fin d’après-midi approchant, on peut commencer de prospecter. Je repère vite un endroit facile et faisable mais c’est un peu prématuré. On tournicote un peu. J’enfile le panneau solaire autour du cou pour optimiser la charge des portables, il ne faudra pas compter sur une prise murale ce soir. Dans cet accoutrement malheureusement futuriste, je me fais interpeller par un Marocain reconnaissable à son geste de poignet tournant quand la situation lui est incompréhensible. Je lui explique charger mon téléphone gratuitement. Tout s’explique maintenant, il comprend. Quelques mots en darija, le marocain parlé pour apprendre qu’il vient de Larache, au nord du Maroc sur la côte atlantique. J’ai visité Larache et nous nous quittons sous de chaleureux sourires un peu masqués par nos barbes respectives. L’heure tourne et nous sommes toujours dans l’expectative quant à ce bivouac. Nous avons également l’anniversaire de mon invité à célébrer. Donc je propose de retourner à mon premier repérage pour une éviter une errance trop longue. Nous y serons bien logés, pas visibles, sauf du ciel. Et, effectivement, seule la ronde d’un hélico affairé à autre chose viendra saupoudrer d’un zeste de parano notre soirée de sérénité. L’alerte passée, nous retrouvons la chaleur soporifique des endorphines, fabriquées en quantité après quasiment trente kilomètres.

Joyeux anniversaire mon poussin.

2022-08-08_0.JPG

2022-08-08_1.JPG

2022-08-08_2.JPG

2022-08-08_3.JPG