Notre arrivée à Bayonne avec une heure d'avance présageait du meilleur. C'était sans compter sur le sens des affaires de notre compagnie espagnole sensée nous conduire à Pampelune. A 11h30, notre car " Conda " devrait être là. Evidemment, on se renseigne, nous sommes au bon arrêt. Les bus " Macron" défilent sous nos yeux, nous demandons aux chauffeurs. Rien. Nous ne comprenons pas. A l' Office de Tourisme, personne non plus ne comprend...

Contrairement à François Fillon, nous avons compris que c'est foutu et nous activons le plan B : un bus de ville jusqu' à Hendaye, un arrêt toutes les deux minutes... puis le "petit train", plus proche du RER que du tortillard, jusqu'à San Sebastian. Enfin le charme des grandes gares routières espagnoles souvent en sous-sol. Un monde souterrain, des voyageurs en transit, des cafés, des restos...le patron de bar, comme le cheval de la mine de charbon, deviendra-t-il aveugle à la vue de la lumière du jour?? A San Sebastian, au guichet de la compagnie nous ayant fait faux bond, nous comprenons la technique commerciale qui au eu raison de nous. Quand il y a peu de préventes en ligne, ils rachètent des places aux "Ouibus" ou Flixbus". Le changement d'enseigne est alors redoutable pour le simple usager...

Nous atteignons finalement notre destination, Aoiz, quelques 2500 habitants. Nous laissons derrière nous les moyens de transports les plus modernes, nous voilà redevenus piétons. J'ai l'impression paradoxale de poser mon sac alors que je m'apprête à le porter pendant plusieurs jours. Les contraintes de la vie sauvage sont maintenant pour moi libératoires. A chaque nouvel épisode à pied, chaque nouveau départ, je laisse le flux de l'absolu m'envahir et il n'y plus qu' à se laisser bercer... Courses d'appoint, apéro d'arrivée, pieds dans la rivière : nous sommes prêts à quitter le village et commençons l'ascension sous les rayons d'un soleil moins toxique qu'aux heures chaudes. Un chemin qui coupe la piste, un petit plat dans un virage, une vue sur la vallée, ce sera suffisant pour notre première halte nocturne. Un ami, une bière, un coucher de soleil. S'endormir en nageant dans les eaux de ses pensées nomades.

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