Les pêcheurs d'Ouessant ne seraient pas dépaysés en voyant le ciel de ce matin. La bruine est fine mais dense. Intensément pénétrante. La fête à la grenouille, ce qui n'est pas vraiment fait pour m'arranger. Un peu meilleur au fil des kilomètres qu'avale la Fiat Panda. Nous atteignons la station de ski la plus haute d'Afrique peu avant l'heure du déjeuner. Ambiance Bretagne toujours, pluie, éclaircies, vent frais. Non pas que je sois célèbre mais je suis très vite reconnu. Le vendeur de fossiles, le vendeur de morilles etc... A cette saison, beaucoup moins de touristes et il y a environ dix prédateurs pour une seule proie, ce qui nous vaut une quasi exclusivité auprès des commerçants en tous genres. Comme à chaque fois qu'on est très sollicité, un bon profiling s'impose,un tri doit se faire entre les reptiles sans scrupules et les honnêtes gens. Le serpent présente quelques signes distinctifs : il se dirige rapidement sur sa proie, ne sourit pas, crie voire braille, montre clairement son dédain en cas de refus... Les gens normaux, honnêtes, sont plus relax et philosophes. Ils vous proposent, vous disposez. Et c'est chez un ancien que nous élisons domicile pour le repas de midi. Sourire authentique bien qu'édenté. Quelques locaux attablés, toujours bon signe. quelques tajines seulement, encore un bon présage. vérification de la cuisson en soulevant les couvercles, on devrait se régaler. Mathilde m'abandonnera après le repas. Au refuge du Club Alpin Français, rien n'a changé, l'équipe est la même. Encore une fois, tout le monde me reconnait, une vraie pommade pour l'égo. D'autres réfugiés viendront passer la nuit, évitant le syndrôme du Shining, homme seul dans grand lieu vide. Des polonais venus pour l'escalade. une classe de Schtroumpfs également pour la grimpette. Leur moniteur me rassure quant à mon itinéraire. Par les crêtes, c'est possible mais gare à la météo, comme toujours quand veut suivre les sommets, d'autant plus s'ils atteignent 3200m d'altitude

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