J'attaque ma ballade d'automne en sifflotant.

Je traverse l'Yonne sans même penser à Emile Louis, la rivière est insignifiante. De grandes propriétés jalonnent le parcours, les propriétaires sont hollandais au vu des plaques de voitures. Brouillard et vieilles bâtisses.

Mon esprit vagabonde entre mysticisme druidique et faits divers sanglants...

Une cabane de chasseurs me ramène à la réalité. A l'intérieur, tables, chaises, bouteilles vides et femmes aux seins nus accrochées au mur... Ouroux en Morvan n'est pas loin, ce sera l'étape du jour. Un Hôtel du Lion d'Or comme il y en a des centaines en France.

Un traditionnel apéro pour fêter mon arrivée en ville. Non moins traditionnel que les Lions d'Or, un Café des Sports. Bar encore vide, patron hollandais. Mais ça se remplit. Pas un mot de français. Le garagiste arrive, lui aussi hollandais. Je me sent vraiment en vacances. C'est lui qui m'expliquera dans un parfait français le pourquoi de cette vague de migrants. L'état néerlandais a débloqué des fonds pour les candidats au départ, dans le but de lutter contre la surpopulation d'un territoire trop petit. Les opportunités immobilières d'un Morvan dépeuplé ont sans doute pu faire pencher la balance quant à la destination de l'exode...Jusqu'à ce que la communauté représente 10% des Ourouxois!! Il m'avoue, sans la moindre fierté nationale, que cette part s'envole à 40% les mois d'été...

Les éléments de l'enquête sociale réunis, je file prendre mon repas à l'hôtel.

Un menu abject que je remettrai au coeur de la nuit à l'endroit qu'il n'aurait jamais dû quitté, la cuvette des chiottes.

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