C’est le jour d’arrivée des amis à St Dizier. Normalement. A 5h30, je reçois un sms peu rassurant. « Ça va être dur mais on sera là » Je pense d’abord à une petite cuite parisienne entre les deux compères qui doivent me rejoindre. Je n’en serais pas plus étonné que choqué et je ne m’en alarme pas. Ils arriveront fatigués, voilà ce que je comprends.

Sans aucune nouvelle depuis, j’amorce le départ aux environs du leur, en train depuis Paris. Puis la nouvelle tombe… Bruno a laissé tomber les clés de leur logement dans un Uber. Impossible de récupérer les bagages, ni même d’y dormir, le trousseau est introuvable. Impossible de prendre le train. Impossible de me rejoindre aujourd’hui. Et pour moi impossible de garder le même itinéraire. Il me faut complètement repenser la journée, le trajet, le ravitaillement…

Je choisis de contourner St Dizier par la base aérienne. Le ciel se déchire au passage des avions atteignant le mur du son. Beaucoup d’avions. Victime du changement de programme, je dois rationner l’eau. Soleil de plomb le long du canal, pas facile. Obligé de passer par Villiers en Lieu pour m’équiper en boire et manger. Détour de sept kilomètres. Je m’enfonce ensuite dans la forêt avec vingt bornes dans les pattes. Je bute sur un premier portail infranchissable, fais demi-tour. Mon plan B est également grillagé. Trop de péripéties pour aujourd’hui. Presque trente kilomètres. Un petit dégagement le long de la piste sera mon cocon pour la nuit. Le repas de fête entre amis devient grignotage solitaire.

Il y a des imprévus qui n’ont rien d’excitant.

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