Le temps de ficeler les dernières missions et nous voilà partis peu avant 11h. Une petite demi-heure pour rallier la voie verte qui suit la Meuse. Qui débouche à Rotterdam. La Carrossa, bien qu’à son maximum de chargement à le sourire. Du plat, du bitume. Finies les ornières bourguignonnes, la boue argileuse de l’Argonne, les côtes ardennaises. Pour le marcheur à chariot, ça équivaut à la baignade d’un obèse dans la Mer Morte, une apesanteur. Seule la chaleur exponentielle annoncée pour les jours qui suivent pourra nous embêter.
Beaucoup de monde aux abords de Charleville pour profiter de ce beau ruban. Beaucoup de crottes aussi. Y a-t-il une appli pour la reconnaissance de crottes? Aspect verdâtre et texture molle, sûrement le fait d’un herbivore. Mais c’est le nombre qui nous impressionne. Il s’agit là d’un tapis. Une véritable dysenterie collective et sans limite. A n’en point douter l’œuvre d’un animal sans sphincter. L’enquête est donc ouverte. Nous penchons pour le ragondin et imaginons le cauchemar d’un bivouac fécal dans cette zone de non droit intestinal. Nous verrons ensuite un élevage de daims, au dessus de tout soupçon.
Nous abattons les kilomètres sous un soleil encore supportable. Monthermé pointe le bout de son nez après plus de 23km. Le petit camping municipal est complet. La charmante dame de la réception nous accepte en voyant le peu d’alternatives que nous offre notre moyen de transport. comme toujours, la douche est un délice. Nous montons le camp un peu à l’écart. Autour d’une tambouille, nous nous retrouvons. Comme si c’était hier.

L’amitié écrase le temps.

2022-07-16__1_.JPG

2022-07-16__2_.JPG

2022-07-16__3_.JPG

2022-07-16__4_.JPG

2022-07-16__5_.JPG