Nous profitons cette fois de la légalité pour faire un petit déjeuner détendu au camping. Au mois de juillet j’étais le lapin de Bruno. Avec le mois d’août, je suis devenu le poulet de Bertrand. Sans oublier que le reste de l’année, je suis le chat de ma maman. J’aime ces marques d’affection qui contribuent à la bonne humeur.

Sur la carte, Zandvoort a l’air d’une grosse station balnéaire. En vrai, c’est juste énorme. Et j’aurais l’impression d’y passer la journée. Le front de mer est infini, la plage est noire d’un monde blanc qui sera rouge tant ça tape fort, et malgré l’air marin. Cette fois, on ne peut repartir sans avoir fait réparer ce rayon de Carrossa. Il faudra un peu tâtonner pour trouver un réparateur qui a la pièce, une simple tige de fer pour une roue de vingt pouces. Cette Carrossa, il lui manque un rayon. Le gars qui va le réparer, il lui manque une jambe, pas pareil. Mais Monsieur a l’œil vif et malin et je vois bien qu’on pourra s’entendre. Je lui fais le topo, on voyage à pied depuis longtemps etc… Je lui montre la blessure, il me dit que l’atelier est complet pendant trois jours. Mais malgré son infirmité, il a l’air plus souple en négociation que ces collègues. Je le vois dévaler l’escalier en béquilles et remonter avec la pièce et l’outil. Il changera le rayon sur le trottoir, en tordant le bout d’acier pour éviter de démonter la roue. Donne moi cinq euros, l’affaire est faite. On a plus qu’à traverser la rue pour un Mixed Grill chez Fredo le Grec. Je rajoute une glace, on est au bord de la mer, même si j’ai pas de claquettes.

Et que voilà les kilomètres de fin de journée où on traîne sa vieille carcasse jusqu’au camping. Le scénario est invariable, on a chaud, on multiplie les pauses, on trouve ça long, la tête est lourde, les jambes dures. Le Zeeweg 71, du nom de son adresse, le chemin de la mer, est au bout de la piste. Quelques emplacements autour d’un charmant étang, une douche délicieuse, une bière fraîche qui ne l’est pas moins. Comme toujours, les hollandais se rentrent tôt, nous sommes les fêtards, attendant le levée de la pleine lune à un peu moins de 23h. Le taux d’humidité et l’absence totale de public écourtera la Full Moon Party assez rapidement.

Alors on se lave les dents.

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