Au matin, la curiosité est toujours de mise pour nos colocatrices charolaises. Quand Olivier ouvre l’œil puis sa tente, il ne comprend pas immédiatement le spectacle qui se joue derrière lui. Mon large sourire directionnel et mon bâton de vacher le mettent sur la voie… Nous n’incarnons pas plus le danger que la bouffe et les ruminants auront tôt fait de retourner à leurs affaires.

Ce qui nous permet de préparer les nôtres. Encore quelques heures de pagaie avant de rejoindre notre destination finale, Moulins. J’accomplis à nouveau ma routine d’expéditionniste, seul élément stable dans l’environnement changeant du nomadisme.

A peine à l’eau, l’Allier nous enveloppe et nous emporte plus loin. Au détour d’un méandre, j’aperçois un sanglier qui vient s’abreuver, lui ne m’a pas vu, ce qui laisse le temps d’observer cette scène biblique pour moi inédite. M’ayant maintenant repéré, le cochon retourne expressément se fourrer dans l’épaisseur des herbes du rivage.

La chaleur s’intensifie, la fréquence des ponts également. Nous nous approchons de midi et de Moulins. Pensée émue pour mon embarcation gonflable, qui signe aujourd’hui la fin de son dernier long voyage après presque quinze ans de bons et loyaux services.

A l’arrivée, le lundi de Pentecôte tient ses promesses. On vient profiter de cette belle journée. Bronzage, farniente , pique-nique… Neuf heures de pagaie pour 65km m’annonce mon camarade statisticien. Le record de vitesse d’Allure Fondamentale ! Mais surtout quel plaisir…

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