Une allure fondamentale

Les amis, la carrossa , les kilomètres... et re! Sortie de Oued Zem. Un mec en mob s'arrête à notre niveau. Ne parle pas français. Est vaguement vêtu d'un semblant d'uniforme. Montre une carte pour décliner son identité. Demande les passeports. On ne me l'a pas demandé depuis Laayoune , au début du mois de janvier. Questions rituelles : Qui es tu? Où vas tu? Que fais tu? Réponses polies. Quelques kilomètres plus loin, deux jeunes hommes sortent d'une Logan noire. Ils ne se présentent pas, disent qu'ils sont là pour notre sécurité. Repasseports. Requestions. Reréponses polies. On marche un peu. Voilà maintenant la Gendarmerie Royale en 4x4 Lada, année de fabrication estimée : 1988. Et rerepasseports et tout le bordel. Le mercure emmagasiné en deux mois de sandwichs au thon commence à me monter au cerveau. Que veulent-ils?? Le coup de "on est là pour votre sécurité"? Déjà fait. Sabotage de 300 km de marche au Sahara. Réponses moins polies. Il va falloir qu'ils pensent sérieusement à aller se faire foutre. Pique nique. Un agriculteur descend de sa ferme, avec thé, pain, beurre et slilou.Il est ravi de nous voir. On paye un bout de Comté. Le petit jeune le glisse discrètement au fond de sa poche, visiblement peu enchanté... Sourires, quelques mots, première rencontre pour mes potes, chaleureuse et inattendue. Fin d'après midi. Chercher un coin tranquille. Revoilà les gendarmes. Ils nous disent que, pour notre sécurité, ils vont nous conduire à la maison du cheikh du village, pour y planter la tente devant. Bouillon interne. Je me tais de peur que mes mots n'expriment que trop bien ma pensée...Il fait nuit, on dresse le campement. Les keufs attendent à trois mètres qu'on ait fini. Observent nos moindres gestes. Sont intrigués par notre matériel. Enervé, je me délecte toutefois de la pensée que leurs képis me serviront de papier-toilette. Ils s'en vont enfin. Repas . Bruits de véhicule dans la nuit...