A huit heures pétantes, mon nouvel escort-boy, promis la veille, est déjà là. Emmitouflé dans sa djellaba, les traits tirés par le manque de sommeil, il se serait facilement passé de cette mission matinale. Je me serais également passé de sa présence afin de pouvoir réguler mon transit dans une stricte intimité. Cette contrariété intestinale provoquera immanquablement l'agacement. Et même si un sympathique petit déjeuner m'est offert 4 km plus loin. Ici, l'eau est partout. Elle est canalisée et irrigue toutes les cultures. A 1800m d'altitude, des champs de blé, de la luzerne. Je fais le plein à la source du village de Tagadirte. L'eau y est pure, je ne la filtre pas. Elle a le goût de la vie, de la fertilité...La piste devient route, une superbe route panoramique qui facilite la surveillance du touriste à pied. Cette filature intrusive doit finir par s'arrêter. Au détour d'un virage, brandissant fièrement un rouleau de PQ, je propose d'un ton provocateur une excursion fécale à mon garde du corps, quelque peu désappointé... Ce qui a pour effet immédiat d'allonger la distance de sécurité entre nous. Pendant son absence, je quitte la route principale qui mène à Amizmiz et emprunte une piste secondaire suffisamment caillouteuse pour interdire les promenades à mobylette...Enfin seul, Dieu que c'est bon! Le reste de la journée n'est que plaisir : descente facile jusqu'à Anerni puis pancarte surprise : " Auberge Benija ". J'appelle et on m'informe qu'elle se situe à 2 km de ma position. Ça vaut le détour et je file à Tniri, au fond de cette petite vallée. Le jeune plombier du village gère les affaires du propriétaire : accueil, repas, etc... Je profite de cette bénédiction inattendue : douche, terrasse panoramique, tajine... qui l'eut cru???

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