Sortie matinale à la recherche de gravures rupestres, la spécialité du Yagour. Je laisse mon sac et malheureusement l'appareil photo qui y est fourré. Des animaux, des bovidés. Je ne prends pas le temps d'osculter le site. L'objet d'un prochain séjour. Car, entre les détours et les pauses, je ne suis pas en avance.

L'étape du jour s'annonce moins excitante que celle d'hier. Des portions de route. Peu de dénivelé positif. Raisons de plus pour avaler des kilomètres.

Je quitte l'Azib N Ikkis paquerette au bec, j'ai regagné des points de vie. J'atteins rapidement Warzazt, dernier village au Nord-Est du plateau. La fin du Jardin d'Eden. La montagne retrouve son aridité, la végétation ses piquants, le piéton une piste caillouteuse. En bas, le fleuve Zat, bien joufflu après les dernières pluies. Un schéma bien connu : rejoindre l'oued, traverser, remonter puis redescendre jusqu'à la prochaine rivière. Je quitte la route et traverse au niveau d'Ait Slimane.

Remontée d'une petite vallée confidentielle. Vraiment chouette. C'est l'heure chaude et je multiplie les pauses. Mes bouteilles plastique seront bientôt vides. Le col à 1650m d'altitude paraît insignifiant, écrasé par les sommets qui l'encerclent. La soif m'interdit d'aller plus loin, et je dois demander le précieux liquide aux femmes qui s'affairent devant la ferme. Leur émissaire est une jeune fille au teint pâle, au sourire franc et massif. Elle me salue en trois langues, j'essaie d'être à la hauteur. Trois litres à mettre dans mon sac pour ma veillée, une tasse pleine à consommer sur place. Quelqu'un qui tue votre soif ne quitte jamais plus votre mémoire.

Ensuite, un gros morceau de bitume, je passe en pilote automatique. En marchant, je peux consulter cartes et gps. Le paysage ne me promet pas un bivouac de rêve. Probablement pas d'autre possibilité que celle de dormir dans un village en bord de route. Perspective peu réjouissante... J'étudie alors la cartographie de plus près. La célèbre route qui relie Marrakech à Ouarzazate passe 100m plus bas. 20km plus haut, Taddert et le gîte du village. A l'unanimité puisque seul, je vote pour ce projet, et même s'il est un peu tard. 30km de marche, une 1/2 heure de taxi, la journée se finit au "Temps de vivre" , le gîte associatif du douar de Taddert.

Juste le temps d'avaler une soupe de fèves dans une gargote avant que tout ferme.

Et les endorphines qui font leur travail.

Tôt.

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